dimanche 29 août 2010

LA GARE DE LES TOILES*

Épisode VIDCVCOQP**
C’ÉTAIT
IL Y A TRÈS LONGTEMPS,
DANS UNE TRÈS, TRÈS,
TRÈS LOINTAINE GALAXIE
…***

Tout d’abord quelques notions spatiales : Par définition, l’univers est infini. En constante expansion, certes, mais infini. Je sais, ça fait mal ou je pense, mais c’est comme ça. Un point c’est tout !
Il est donc probable, dans cet univers déjà infini, bien que toujours en expansion, qu’il soit, disons, observable, une infinité d’événements aussi incongrus ou bizarres qu’ils puissent paraître.
La planète qui nous intéresse ici fait partie de ces anomalies improbables de ce susdit univers infinito-expansionniste. De par sa situation tout d’abord ! Vous voyez le bord extrême de la galaxie ? Et bien, c’est juste un peu plus loin et, euh, sur la gauche… Un peu plus haut… En années-lumière… Non, plus bas… Là, oui, c’est bien… Un peu plus à droite… Vous brûlez… Là… Oh oui, c’est bon ! Continuez… Aaaaooouiiii… Vous y êtes ! Merci !
Bon, je sais, c’est un champ de météorites on ne peut plus banal : chance de survie un peu en dessous de zéro degré Kelvin, et là, un tout petit peu plus loin : un trou noir. Pareil, pour survivre là-dedans, peu d’espoir… Et bien, en plein milieu de ce champ, si vous regardez bien, vous pouvez voir une forme ovoïde tirant sur le cube aux coins. Si, si, c’est possible ! On comprendra aisément que, vu l’entourage, la taille optimale choisi par cette planète ait été proche de la tête d’épingle, mais comme on ne fait pas toujours ce que l’on veut, elle avait plutôt celle d’un point noir sur le bout du nez de l’univers… Et s’il n’est pas étonnant que l’on trouve de la vie un petit peu n’importe où, il est plus stupéfiant qu’elle se soit développée ici, entre autres, et encore plus pour prendre la forme humanoïde de Luc, notre héro dont nous parlerons plus tard, et de ses congénères : une tête, deux bras, deux jambes, un tronc et le tout placé aux endroits à peu près normaux et ce aux proportions adaptés à leur environnement, soit : le plus petit possible…
Mais approchons nous plus près… Au premier abord, elle à l’air on ne peut plus normale, hormis sa taille dont nous avons déjà expliqué la raison, et même un géologue averti muni d’une bonne loupe la qualifierait de classique. Grave erreur ! Quand on est situé au cœur d’un champ d’astéroïdes qui ne pensent qu’à faire la nouba en dansant le pogo (ça, c’est vraiment s’éclater !) et qu’on ne sait pas, ou qu’on a pas envie de danser avec les grands, surtout si la salle de bal est située un chouille trop près d’un trou noir à son goût et bien :
A) On essaye de se faire encore plus petit si possible et,
B) On développe très rapidement une bonne petite parano qui,
C) Peut avoir des répercussions difficilement réversibles mais altérant définitivement le comportement de la petite entité paranoïaque susdite la classant hors classement dans le DSM IV revu et corrigé avec illustrations et preuves à l’appui.
Et bien, là, c’est le cas et l’on découvre que ce que l’on croyait seulement applicable à l’homme, voire, à certains animaux, et bien, euh, c’est un peu gênant tout de même, mais enfin… Bon, ben, c’est aussi valable pour une planète… Voilà, c’est dit ! Et là, c‘est bien le cas ! Cette planète est complètement parano, plus, tu meurs, et justement, c’est là le problème, elle, elle ne veut pas mourir. Dans son environnement, ça relève presque du masochisme… Que voulez-vous ? Chacun son truc !
Donc, si vous observez bien, je veux dire, si vous observez mieux et de plus prêt, vous pouvez voir ces gros trous en forme de cônes mal dégrossis. Ce sont les montagnes ! Et tout le reste est à l’avenant : tout ce qui devrait surgir, s’ériger, émerger, tout ça, et bien, ça s’enfonce, se retire, coule… Vous comprenez ? Et, pour le contraire, ça marche aussi ! Vous voulez voir la fleur d’un Gynécoclitus Épinauséeux ? Facile : Trouvez les racines ! Elles peuvent se dresser vers le ciel jusqu’à une bonne vingtaine de mètres. Il ne vous reste plus qu’à creuser… Vous voyez le tableau ? Les fleuves ne descendent pas vers la mer, ils remontent… Les courants d’air vont lentement à reculons… Une tempête se fait si discrète que, sur une autre planète, on dirait qu’il fait beau… Et ainsi de suite… Le décors est planté…

* Pour des raisons encore mal comprises à ce jour, le premier traducteur choisi était plutôt mauvais, voire, carrément nul… Il a été viré mais la couverture étant déjà imprimée, le titre qui aurait du être impactant et mémorable est resté tel quel. L’éditeur vous présente toutes ses excuses.
** Moi et les chiffres romains, ça fait deux…
*** En fait, pas vraiment dans… Plutôt à l’extérieur d’une très lointaine galaxie.

jeudi 26 août 2010

Des Mensonges…

« Les temps ont-ils vraiment changé ?
N’hésite pas à mettre en doute tout ce que je dis…
Ne crois pas ce que je raconte, ce que je te raconterai, peut-être…
Ou plutôt si : crois-moi, crois-moi avec le maximum de crédulité 
dont tu es capable…
Et puis, dès que l’histoire est terminée, mets la en doute…
Totalement !
Puis, détermine seul ce que tu peux croire, ou ne pas croire…
Dis toi que le mensonge est toujours plus crédible que la vérité, 
et cela, pour une excellente raison :
Un mensonge est fait, précisément, pour être cru…
Il est conçu et raconté dans ce but…
Celui qui te ment sait ce que tu souhaites croire…
Et si, malgré cela, tu te rends compte, ou tu as l’impression que l’on cherche à te tromper, prends simplement courage dans le fait qu’on estime nécessaire de le faire…
Prends espoir…
Espoir ? »
Patrice DUVIC - Poisson pilote - 1979

Qui étais-je le jour où j’ai lu ces mots pour la première fois ?
Quelle heure pouvait-il bien être ?
Vers 9 heures, je sais déjà tout : Personne ne me comprendra jamais… Mes parents, mes amis, mes ennemis, tous me prennent pour quelqu’un d’autre… Que je ne suis pas… Que j’essaye de devenir…
Il n’est pas 10 heures… Je n’ai pas encore d’enfants, mais je suis convaincu que j’en aurai, et que ce sera… Bien mieux que moi avec mon père…
Puis, très rapidement, vers 10 heures et quart, j’ai des idéaux, des motivations, des envies, des besoins, des utopies… Des désillusions… Mais un appartement, une famille, et un chat, une voiture, une chaîne HI-FI, une grande télévision, un magnétoscope… Un avenir tout tracé… Un divorce… Et, trop vite, des mensonges plein la tête, auxquels je veux bien croire…
Car c’est ma vie… Mon destin… Mon Karma…
Et donc, je continue, il est 10 heures 30, j’écris des chansons, j’ai un groupe, des cheveux, une société, un pantalon en cuir, un associé, une nouvelle compagne, je suis presque un artiste…
Je vis à 200 à l’heure… Et je fais semblant d’y croire…
Grave erreur !
Il est 11 heures ! J’essaye de reconstruire ma vie dissolue, du moins le crois-je… Suite à une dépression, j’entame une psychanalyse qui durera 11 ans, je jette ma télévision, je hais les ordinateurs mais je me forme en informatique, sinon, professionnellement, je serai déjà fini et je vis réellement, mais en pointillés, mon rôle de père, je découvre la sculpture et j’essaye d’oublier mes haines, mes rancœurs, mes pulsions, mes envies de vengeance, et tout ce dégoût de…
11 heures 30. Jusqu’ici, tout va bien. J’ai l’impression, pour la première fois depuis… trop longtemps, de gouverner ma vie. Bizarre comme sensation ! Il m’arrive même, parfois, de m’écouter… J’ai pris mon 1er appartement, seul, et je m’y sens étrangement bien…
Chez moi…
Il est midi ! Pour moi, le milieu de Ma Vie sous cette forme, encore, très matérielle. Je crois que je me suis fait rattrapé, par quelque chose que je n’imaginais pas, mais que j’attendais… Sûrement depuis longtemps… Si je doute, à ce moment, encore et toujours, un peu de moi, d’autres ont confiance : Ma vie bascule, de mon plein gré ?
Midi passé. Aujourd’hui. Maintenant.
Qui suis-je ?
Ou suis-je ?
Pourquoi ?
Comment ?
Et ce, jusqu’à quand ?
Bref, Ou vais-je ?